Mai 1940 : alors que les allemands se dirigent vers Paris, les
conservateurs du Louvre décident de cacher leurs trésors plus loin que
Chambord. C'est ainsi qu'en pleine débâcle, plus de trois mille peintures -
dont La Joconde - arrivent Ã
La « Guerre du Louvre » : c'est ainsi que l'on appelle aujourd'hui cet
épisode de l'histoire française qui à donné matière à deux expositions Ã
Paris et à Chambord à l'occasion des 70 ans de ces évènements. Ils sont
également abordés au cours de la visite de Loc Dieu ou Camille de
Montalivet, propriétaire, propose une présentation de « Jocondes
transfigurées ».
Les responsables du musée du Louvre se sont préoccupés dès 1939 de
mettre les collections à l'abri. L'autorisation est venue en août d'évacuer
les chefs-d'œuvre des musées nationaux vers le centre et l'ouest du pays,
via Chambord. Mais en mai 1940, alors que les allemands se rapprochent
de Paris, les conservateurs décident d'aller plus loin.
Loc Dieu, estime Camille de Montalivet, avait dû être repérée par un
gardien-chef du Louvre originaire de L'église permettait de
stocker tous les tableaux, l'accès en était facile et un système anti-
incendie pouvait être installé. De plus, les chambres étaient nombreuses
dans lesquelles gardiens, conservateurs et leurs familles (soit plus de 250
personnes) pouvaient être logés, ainsi que dans les villages environnants.
Plusieurs convois furent nécessaires pour transporter 3500 tableaux,
parvenus à destination entre les 5 et 17 juin. Les camions - en particulier
ceux de la Comédie Française - sont énormes mais à la dimension de
certaines de ces précieuses toiles : les Noces de Cana, de Véronèse, ne
mesurent-elles pas 10 mètres sur 7 ?
« Les conditions, souligne Camille de Montalivet, ont été certainement très éprouvantes car des millions de Français étaient sur les routes. Des avions ennemis, italiens ou
allemands, patrouillaient, obligeant les camions à se cacher à chaque alerte ».
Trois jours ont été nécessaires pour rejoindre La Joconde eut
droit à une voiture particulière. « Après ce cauchemar, l'arrivée dans le
calme de LOC-DIEU à été un tel soulagement que le souvenir en est resté
très vivant dans la mémoire des Conservateurs et de leurs
accompagnateurs ».
Parmi eux se trouvaient André Chamson et sa fille, Frédérique Hébrard,
René Huyghe... Quand tout ce monde fut installé, une grande
mostra fut organisée en juillet. Les personnalités locales - dont
on avait eu besoin pour le ravitaillement et le logement - ainsi que les
propriétaires (qui avaient été priés de quitter LOC-DIEU et qui se
trouvaient à ) furent invités. Un beau moment dont la plupart
de ceux qui l'on vécu se souviennent ; ils citeront Loc Dieu dans les récits
qu'ils feront.
Fin septembre toutefois, il apparait évident que LOC-DIEU est trop humide.
Les tableaux poursuivront donc leur périple jusqu'au musée Ingres, Ã
Montauban, ou ils resterons deux ans.
Villefranche-de-Rouergue
Tél : 05 65 29 51 18
www.abbayedelocdieu.com
Pour s'y rendre : Ã 10 km de Villefranche-de-Rouergue, sur la route de
Montauban.
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La Joconde à L'abbaye de Loc Dieu en 1940
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