SAUVETERRE DE ROUERGUE, UNE BASTIDE ROYALE DU XIII° SIECLE
Sauveterre est une commune rurale au cœur d'un terroir préservé, le Ségala, à l'ouest du , dans la région Midi-Pyrénées. Les villages de Sauveterre, Jouels et Albagnac ainsi qu'une vingtaine de hameaux et fermes isolées composent une commune de 2343 ha, de 850 habitants, qui s'intègre dans le canton de Baraqueville-Sauveterre (10 communes), dans la Communauté de Communes du même nom et dans le Pays Ruthénois.
Sauveterre de Rouergue au cœur d'un terroir préservé, le Ségala
Les sentiers buissonniers sillonnant la commune vous mèneront à la rencontre de paysages divers et variés, de la Place des Arcades au sein de la bastide médiévale aux ruisseaux coulant au fond des châtaigneraies, ou aux plateaux peuplés de troupeaux de bovins, de blé ou d'orge. Entourée de collines verdoyantes, de vallées traversées de nombreux cours d'eau, la bastide de Sauveterre est située sur un plateau à l'altitude moyenne de 460 mètres.
La polyculture céréalière et l'élevage bovin (label Veau d'Aveyron et du Ségala) représentent l'essentiel des productions de la quarantaine d'exploitations agricoles implantées sur la commune. Longtemps marqué par la pauvreté de ses sols, de ses récoltes et, par conséquent, de ses habitants, le Ségala a amorcé à partir du début du 20ème siècle une transformation profonde grâce à l'arrivée des engrais. Symbole de la réussite et de la rapidité de cette évolution, la Foire annuelle de Baraqueville. Le monde agricole suit et s'adapte aux évolutions du monde contemporain et manifeste toujours aussi fortement sa force dans les liens de solidarité qui l'animent.
La commune comporte un tissu artisanal et commerçant important, la bastide concentrant à cause de la fréquentation touristique – 30 000 contacts recensés Office de Tourisme par an - l'essentiel des commerces.
Boulangerie, boucherie, tabac-presse, mais aussi pharmacie, médecin, école maternelle et primaire ou encore station-service constituent un faire-valoir incontestable pour une commune de moins de 900 habitants !
L'artisanat d'art, vitrine de la bastide hier comme aujourd'hui, constitue un ambassadeur hors pair et une locomotive économique du savoir-faire de la commune et de son territoire. Le couteau de Sauveterre, les tapisseries de La Licorne, les créations culinaires de Michel Truchon ou les investissements conséquents du futur «Pôle d'Artisanat d'Art» municipal sont les témoins d'un dynamisme qui ne trompe pas.
Sauveterre de Rouergue, une des bastides, villes neuves du Moyen-Age,
PRESENTATION DE SAUVETERRE
Sauveterre est l'une des bastides, villes neuves du Moyen-Age, les mieux conservée du Sud-Ouest. Bâtie à la fin du 13ème siècle sur ordre du Roi de France Philippe III le Hardi, elle connut la réussite grâce au commerce et à l'artisanat. La gigantesque Place des Arcades, place centrale bordée d'arcades qui abritent toujours des boutiques, atteste de l'évidente prospérité de la ville au 16ème siècle. La collégiale Saint-Christophe, l'église paroissiale, parée d'ors et de dorures, est le témoin privilégié de cette époque. Maisons à pans de bois, pierres sculptées ornementales, portes ouvragées, vestiges de fortifications, portes monumentales de la ville, Sauveterre vous propose une échappée hors du temps...
Parmi les éléments d'origine toujours présents, le fameux plan en damier de Sauveterre. Plan typique voire parfait, celui-ci traduit la volonté de regroupement et de contrôle de la population, une recherche de hiérarchisation et de fonctionnalité dans l'organisation de la ville. Les maisons sont regroupées par lots (lotissement), toutes les rues ramènent à la place et chaque nouvel habitant reçoit en outre un jardin hors de la ville qui lui permettra de vivre. La comparaison avec nos villes nouvelles d'aujourd'hui (La Défense, Cergy-Pontoise, Saint-Quentin-en-Yvelines) s'impose d'elle-même et aboutit à une certaine similitude. La recherche d'une organisation simplifiée (le plan), le souci d'y faire tenir un maximum d'habitants et d'activités dans un minimum de place (barres d'immeubles et maisons à pans de bois avec avancées sur la rue), la disposition des différents services (commerces sous les passages couverts de la Place des Arcades et commerces et services regroupés sur de grands mails ou «dalles» au centre des quartiers), tout ceci s'inscrit dans des politiques urbaines pas si éloignées les unes des autres.
La place des Arcades de Sauveterre de Rouergue
HISTOIRE
Du temps des chevaliers, la cité médiévale a conservé ses portes fortifiées de St Christophe et St Vital, ses tours et ses douves. A l'intérieur, les maisons de pierre Renaissance ou à pans de bois et encorbellements surplombent ruelles et banelles, qui contournent la collégiale gothique au retable classé du XVIIe siècle jusqu'à la place centrale aux 47 arcades.
Sauveterre fut fondé au cœur du Ségala en 1281 par Guillaume de Mâcon, sénéchal de Rouergue, représentant du roi Philippe le Hardi. Sur le modèle des bastides, l'objectif est d'en faire un centre administratif, juridique, artisanal et commercial. Elle obtient sa charte de franchises en 1284, parmi lesquels l'exemption du droit de leude, perçu sur les marchés, à condition que ces derniers se tiendraient sur la place.
Mais entourée par les domaines de la puissante abbaye de Bonnecombe, la nouvelle ville est privée d'une possibilité de développement et d'exploitation directe de terres à sa survie, dans une région essentiellement rurale. Cette anomalie de naissance n'a jamais été oubliée : la faveur du roi (privilèges, siège d'un baylie allant de l'Aveyron au Viaur, siège d'une justice royale, états provinciaux de Rouergue de 1375 à 1378 et en 1386) n'a pas été forte ou suffisamment soutenue sur le plan économique et social pour assurer à la ville une prééminence incontestable.
Un vaste plan géométrique fut donné à la ville, qui forme un rectangle de 225 sur 175 mètres, divisé en quatre quartiers et huit ensembles de lots à bâtir, ordonnés autour d'une vaste place. Ces lots étaient de tailles inégales pour pouvoir attirer des gens de toute catégorie sociale et créer une société harmonieuse. Les travaux de construction durent être assez rapides. Les plus importants furent ceux de la place, bordée sur ses quatre côtés d'une galerie à arcades, bâtie de belles pierre de taille, transportées depuis la vallée du Cérou, dans le Nord Albigeois. Dès 1319, la ville était entourée de remparts, renforcés de tours, aux angles et au milieu des murs occidental et oriental. Deux portes au nord et deux portes au sud donnaient accès aux quatre rues principales.
Durant la guerre de Cent Ans, la ville est occupée par les Anglais durant les années 1360.
L'âge d'or de la ville se situe au XVIe siècle : on compte environ 1200 habitants à cette époque là . Outre le commerce local (peau, viande), les Sauveterrats créent une industrie coutellière dans la bastide dès la fin du XIVe siècle et exportent leurs couteaux sur les foires de Lyon et Genève.
L'essor s'essoufle au XVIIe siècle avec la Peste de 1628 et la construction du canal du Midi qui modifie les axes de circulation.
Sauveterre devient chef-lieu de district à la Révolution, mais le transfert du chef-lieu du canton à Baraqueville en 1973 confirme son déclin.
Sauveterre-de-Rouergue - Les remparts
LIEUX ET MONUMENTS
Sauveterre de Rouergue est une bastide, ville nouvelle de la fin du Moyen Âge, est extrêmement bien conservée. Le plan en « damier » caractéristique de cet urbanisme particulier n'a pas bougé depuis la création de la ville par le roi Philippe III le Hardi en 1281.
A voir en particulier :
- la place des Arcades, rectangulaire, 40m sur 60m, impressionnante.
- la collégiale Saint-Christophe, l'église paroissiale, au mobilier très riche miroir de la richesse de la ville dans les siècles passés.
- la maison Garrigues, actuelle mairie, splendide maison bourgeoise de la fin du XVIe siècle.
- les portes en bois sculptées sous les arcades, dont certaines ont plus de 200 ans.
- les vestiges des fortifications : deux portes, une tour d'angle, une section des fossés est encore en eau.
PERSONNALITES LIEES A LA COMMUNE
- Raymond Merlin (1767-1839), député maire de Rodez.
- Edouard Delpech (1797-1864), doyen de la faculté de droit de Toulouse.
- Jean-Henri Magne (1804-1885), directeur de l'école vétérinaire de Maison-Alfort.
Sauveterre de Rouergue, crée par le roi Philippe III le Hardi en 1281
LE COUTEAU DE SAUVETERRE
Sauveterre fut à la fin du Moyen Âge la capitale de la coutellerie rouergate et un centre important de la coutellerie méridionale. Au XVe siècle, soutenue par les capitaux de marchands ruthénois et sauveterrats, la coutellerie était en florissante et on dénombrait à Sauveterre vers 1425 une trentaine de forgerons.
Le déclin de cette industrie commença dès le XVIe siècle, lié à une modification des courants commerciaux, ainsi quà des mutations technologiques liées à l’apparition du haut-fourneau dans le nord de la France : Genève et Lyon délaissèrent la production méridionale et ce changement profita à la coutellerie de Thiers.
C’est le tournage du téléfilm « la clé des champs » en 1997 qui est à l’origine du renouveau de la coutellerie de Sauveterre. Le coutelier thiernois Henri Viallon, Meilleur ouvrier de France, crée un nouveau couteau régional en s'inpirant d'un modèle de couteau aveyronnais du XIXe siècle (probablement ancètre du laguiole) et le baptise le sauveterre. Les créations sont uniques et ornées de la feuille de sauge, emblème du blason de Sauveterre.
Sauveterre de Rouergue en Aveyron
Site de la commune de Sauveterre de Rouergue
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