LA COUVERTOIRADE, LE ROYAUME DES TEMPLIERS
La Couvertoirade se situe dans le sud du est classé parmi les « » que compte
A une altitude de 800 mètres, cette commune de 6000 hectares, elle est peuplée de 173 habitants répartis sur le bourg et plusieurs hameaux. Dressée au cœur du , la cité vaut bien un petit détour pour se plonger dans l'ambiance de l'histoire.
Parmi les différentes cités templières situées sur le (, , , ...), La Couvertoirade est certainement la plus connue du fait de son état de conservation exceptionnel.
La Couvertoirade est l'une des cités templières les plus célèbres de l'Aveyron
Dans les pierres de La Couvertoirade se lit l'histoire des légendaires Templiers. Ces derniers occupèrent le du 12ème au 14ème siècle. Les moines soldats de cet ordre militaire n'étaient pas seulement des combattants. Ils furent aussi des bâtisseurs, des gestionnaires avisés, des rassembleurs de populations éparses, des producteurs de richesse agricole. Ils firent ainsi fructifier les terres du , essentiellement pour alimenter l'effort de guerre de leurs frères partis aux croisades.
En 1312, Philippe le Bel déclara les Templiers hérétiques et abolit leur ordre. Sur le , ils furent remplacés par les Hospitaliers qui perpétuèrent leur œuvre jusqu'à la fin du 18ème siècle.
Ponctuée de tours circulaires, parcourue d'un chemin de ronde, l'enceinte fortifiée de La Couvertoirade garde intacte la présence des chevaliers. Le château, construit en 1249, veille avec son donjon trapézoïdal sur le tissu serré des toits de lauze. Il faut prendre son temps pour voir toutes les vieilles maisons des 15ème, 16ème et surtout, 17ème siècles avec leurs escaliers extérieurs et leurs rez-de-chaussée dont les voûtes abritent aujourd'hui de nombreuses échoppes d'artisans.
L'église paroissiale en parfait état (Église Saint-Christophe, Sant-Critòl en occitan)
Ce village médiéval, reflétant la puissance militaire des Templiers et le quotidien des Hospitaliers garde un cachet tout particulier du fait que le village médiéval qui s'est développé au pied du château Templier n'a connu aucun bouleversement au XVème siècle car il est toujours enchâssé dans les remparts dressés par les Hospitaliers.
Ce village s'anime dès les beaux jours venus et offre aux promeneurs la possibilité de monter sur le chemin de ronde, de flâner dans ses ruelles, de suivre une visite commentée du village pour en connaître les moindres détails.
Ponctuée de tours circulaires, parcourue d'un chemin de ronde, l'enceinte fortifiée de La Couvertoirade garde intacte la présence des chevaliers
Un peu d'Histoire... Les ordres militaires et religieux.
L'ordre des Templiers
Vers 1120, Hugues de Payns, chevalier originaire de la Champagne, fonde avec quelques compagnons une milice qui deviendra les "Chevaliers de l'Ordre du Temple".
A la fois moines et chevaliers, religieux et soldats, les Templiers s'assignèrent comme première mission la défense des routes dans le royaume de Jérusalem, avant que l'ordre ne s’organise autour des années 1140 en une véritable force militaire étendant son action à l’ensemble des Etats Latins.
L’ordre doit son nom à son installation dans la mosquée Al Aqsa sur l’esplanade du Temple de Salomon. Elle lui fut attribuée comme résidence par le roi de Jérusalem Beaudouin II.
En Occident les templiers se voient octroyer de nombreuses donations de terres et des redevances de toutes sortes qui sont organisées en commanderies et dont les revenus sont destinés à la terre Sainte. C’est dans les commanderies que sont recrutés les chevaliers qui prononcent les trois vœux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté, comme tous les ordres religieux.
La fascination qu’exercent les templiers est en parti due à leur tragique disparition. Le 13 octobre 1307, sur ordre de Philippe le Bel, tous les templiers du royaume accusés d’hérésie, d’idolâtrie et de sodomie sont arrêtés. En 1312 au concile de Vienne l’ordre est aboli. Le dernier grand maître Jacques de Molay et deux autres dignitaires, déclarés relaps seront brûlés en 1314.
La mission des templiers avait pris fin après la perte des Etats latins en 1291 et l’opinion publique le leur reprochera : pour beaucoup l’ordre était devenu inutile.
A gauche : Porte d'entrée, tour et son chemin de ronde A droite : Les ruelles de la Couvertoirade
Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Au milieu du XIe siècle, bien avant que ne débute la croisade, des marchands d’Amalfi avaient fondé à Jérusalem, près du Saint Sépulcre, un hôpital à l’intention des pèlerins venant sur le tombeau du Christ. Après la croisade cet hôpital laïc va poursuivre sa mission d’hospitalité et se transformer en ordre religieux : l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Il sera reconnu en tant que tel par une bulle papale en 1113.
Comme l’ordre du temple c’est vers 1140 qu’il s’organisera en ordre militaire tout en conservant sa vocation première : l’hospitalité.
L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem survivra à la disparition des Etats latins après la chute d’Acre de 1291. Dans un premier temps les chevaliers se réfugieront dans le royaume franc de Chypre avant de s’installer dans l’île de Rhodes, à partir de 1306, d’où ils seront chassés par les Turcs en 1522. En 1530 l’empereur Charles Quint leur donne l’île de Malte (on les appellera les chevaliers de Malte) où ils resteront jusqu’en 1798.
A gauche : Armoiries sur le fronton de la porte de la Maison des Grailhe de La Couvertoirade A droite : Stèle du cimetière de la Couvertoirade (Aveyron) - tombe de Pradel François
L'héritage des Templiers et des Hospitaliers à La Couvertoirade
Le nom de Cubertoirata apparaît au XIe siècle comme simple mention dans le chartrier de l’abbaye de Gellone (Saint-Guilhem le Désert actuellement).
Les templiers sont présents à La Couvertoirade dès la deuxième moitié du XIIe siècle. Leur implantation en ce lieu est due à la présence de terres cultivables, d’eau pour les hommes comme pour les bêtes, d’un rocher convenant à la construction d’un château et d’une draille venant du Languedoc pour la transhumance.
Le village va se développer au pied de l’église et du château voisin, tous deux construits sur le même rocher. Sur ce les templiers vont poursuivre l’activité agricole de leurs prédécesseurs : culture des céréales panifiables et élevage des ovins pour le lait, la viande et la laine.
Après l’abolition de l’ordre du temple au concile de Vienne de 1312, la commanderie de Sainte-Eulalie dont fait partie la Couvertoirade passe la même année aux mains des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. En 1328 le village compte 135 feux, soit entre 540 et 600 habitants.
C’est dans la deuxième moitié de la guerre de cent ans que le commandeur de Sainte-Eulalie, alors grand prieur de Saint-Gilles, décide de faire fortifier tous les villages de la commanderie. Les murailles enserrant le village seront construites en quatre années seulement, de 1439 à 1442.
Au coeur du causse du Larzac surgit soudain une masse fortifiée, celle de la cité de La Couvertoirade
connaîtra une ère de prospérité après la fin de la guerre de cent, en 1453. Sur ce territoire un certain nombre de maisons de la deuxième moitié du XVe siècle en témoignent encore. Mais un nouvel orage plus destructeur que le précédent s’annonce : les guerres de religion.
Pendant cette période le commandeur installe à demeure, dans le château, une petite garnison armée de mousquets avec à leur tête un capitaine. Cette précaution ne sera pas inutile et en 1562 l’évêque de Lodève devra venir en personne avec une troupe pour débloquer la place assiégée par les Huguenots.
La paix retrouvée le village se développe désormais à l’extérieur des murailles dans le barri. Mais il y aura encore une dernière alerte, en 1702, au moment de la révolte des Camisards dans les Cévennes proches. Ce sera la dernière.
Le dernier commandeur de Sainte-Eulalie et donc de la Couvertoirade sera le commandeur de Riquetti Mirabeau qui, lors de la vente des commanderies de l’ordre de Malte considérées comme biens nationaux se trouvait à Malte. A cette époque le château était déjà en très mauvais état et une petite partie servait de logement au fermier du commandeur.
Comme partout le village sera touché par l’exode rural mais la qualité de son patrimoine lui a permis de revivre et il s’est ouvert au tourisme de façon précoce dès la deuxième moitié du XIXe siècle.
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Plus d'infos sur le site : www.lacouvertoirade.com
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